Docere Delectare

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Une perception poétique et musicale de l'école.

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Un tableau général sur la réussite aux concours.

Dans un contexte où l'on modifie le contenu même du concours (40% disciplinaire, 60% didactique), et où l'on préconise une formation allongée des enseignants, voyons le niveau de diplôme des lauréats 2007 :

CAPES externe : 50% bac+4, 39% Bac+3, 11% autres

source : education.gouv

La part plus pratique intervient en Bac+5 pour les anciens lauréats du CAPES ou CRPE. Pourquoi allonger la préparation au concours dans la mesure où ces derniers ont été simplifiés dans le nombre des épreuves?

Souvent les jeunes titulaires sont envoyés dans les postes moins sollicités et souvent ces postes s'avèrent être ceux où les résultats sont moins probants, où le contexte social et économique est d'une nature plus complexe. On constate ainsi des différences de réussite entre les secteurs recherchés et des secteurs délaissés.

Que penser dès lors d'une réforme qui donne moins d'expérience pratique (mais plus d'apprentissage éducatif théorique) quand elle est appliquée à ces secteurs moins sollicités? On parle souvent d'égalité des chances mais l'égalité fondamentale ne consiste t-elle pas à avoir comme pour tout secteur une part égale d'enseignants néophytes, agrégés et expérimentés?

Peut-on espérer d'un étudiant fraîchement diplômé d'un master de l'enseignement d'enseigner à une classe de 35 élèves? Comment les élèves en difficulté pourront pleinement être pris en charge par des enseignants qui devront déjà s'adapter à leur nouvel emploi? On parle de l'école comme d'un lieu de construction de soi mais comment un nouveau diplômé peut-il assurer un suivi personnalisé quand la majeure partie de son temps sera consacré à la préparation des cours, découverte des copies, du milieu éducatif?

Beaucoup de réformes touchent l'université et il est souvent difficile de s'y retrouver tant ces dernières ont tendance à s'embriquer les unes aux autres. Faisons une liste des différentes réformes :

- Loi sur l'autonomie des Universités appliquée cette année

- Réforme des concours de recrutement des enseignants

- Réforme du statut des Enseignants Chercheurs

Nous laisserons de côté la réforme du statut des Enseignants Chercheurs dont le site SLU parle assez longuement. La LRU est un sujet qui n'est pas à proprement parler éducatif, il s'agit avant tout d'une nouvelle conception, notamment budgétaire, de l'Université.

La réforme des concours de recrutement des enseignants a une origine pédagogique. On constate que les enseignants ne sont pas suffisamment bien formés, aussi on cherche à renforcer l'enseignement pédagogique en amenuisant la part disciplinaire. Il s'agit donc pour l'enseignant d'être plus confronté aux sciences de l'éducation qu'à la science qu'il se destine à transmettre.

Cette réforme pose néanmoins le problème de son application puisque les étudiants devront dorénavant faire un Master dit de l'Enseignement pour se préparer au concours. Comment dans un Master forgé sur une base "recherche" peut-on intégrer des stages de formation? Les opposants à la réforme soulignent que les stages ne seront plus en situation réelle, qu'ils ne seront que d'observation et ne pourront donc pas bien préparer un enseignant qui, diplôme en poche, devra faire cours à une classe entière sans expérience.

Les premières ébauches de maquette montrent en outre de véritables difficultés à intégrer le stage au corpus de la première année (6 jours).

Ainsi un problème éducatif est mis en avant. Comment un jeune enseignant peut-il prendre en charge une classe sans avoir eu de formation pratique au préalable? On ne demanderait pas à un ouvrier d'exécuter une tâche pour laquelle il n'a pas été formé, entraîné et surtout quand cette tâche implique le bien être d'autrui.

Les premiers éléments de réponse à cette inquiétante problématique sont parvenus sous la forme d'une exigence de maquette introduisant entre l'écrit et l'oral du concours un stage d'observation à durée indéterminée et non rémunéré. Le stage d'observation pose toujours un problème de formation. On ne peut espérer que le stage d'observation qui auparavant était obligatoire pour entrer à l'IUFM puisse servir de référence professionelle. Le métier d'enseignant n'est pas un métier du mime. 

Celle du gouvernement représentée par la Ministre de l'Enseignement Supérieur Valérie Pécresse :

Valérie Pécresse sur Radio Classique
envoyé par radioclassique

Et celle de Sauvons l'Université

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